Il y a plus de 15 ans, L’AFNOR nous a contacté pour faire partie de la commission qui allait déterminer les normes de sécurité incendie pour les bougies, à savoir EN 15493.

Nous avons refusé, pensant qu’un fabricant ne peut pas être légitime : comment être juge et partie ? Comment mettre en place les normes indispensables à la sécurité du consommateur, quand ces normes seront des contraintes pour le fabricant ?

Ces normes se sont donc faites sans nous. Nous les voyons évoluer au fil des ans. Et nous n’avons aucun regret.

Il se passe exactement ce que nous redoutions : une bonne partie de ces normes facilite la vie du fabricant, voire le protège, au détriment de la sécurité du consommateur…

La taille des flammes

Prenons un exemple : la taille « acceptable » d’une flamme. C’est, nous semble-t-il, un sujet important. Une flamme non maîtrisée peut provoquer des brûlures, voire un incendie. Nous sommes sur un sujet sérieux, qu’on ne doit certainement pas prendre à la légère.

Et pourtant, d’après cette fameuse norme, la taille maximale d’une flamme ne cesse de grandir au fil des ans.
Nous en sommes aujourd’hui à une taille max de 75 mm.
7,5 cm de flamme dans une bougie ! C’est complètement fou.

Rendez-vous compte : prenez une bougie de 190 g classique, dans un contenant en verre également classique et bien connu. 75 mm, c’est quasiment la profondeur totale de ce verre !

Une flamme de cette taille est considérée comme normale !

Alors qu’une bougie avec une flamme aussi haute que son verre est une vraie torche, incontrôlée et dangereuse.

Qui cela protège-t-il ? L’utilisateur ? Je ne pense pas.
Est-ce que cela dédouane le fabricant en cas de problème ? Je vous laisse juge…

Un peu de bon sens ?

Mesdames et messieurs les auteurs et autrices de cette norme, pensez-vous sincèrement que cette flamme dans votre salon est normale ?

Nous ne prétendons pas avoir toutes les réponses, mais il nous semble essentiel de remettre le bon sens et la sécurité de l’utilisateur au cœur des décisions.

Parce que fabriquer une bougie, c’est aussi prendre la responsabilité de ce qu’on met entre les mains du public.